University of Toronto G8 Information Centre
Les sommets du G8
Sommet Du G8 Okinawa, 21-23 juillet 2000

COMMUNIQUÉ DU G8 - OKINAWA 2000

Okinawa, le 23 juillet 2000

  1. Nous, dirigeants de huit grandes démocraties industrialisées et Président de la Commission européenne, nous sommes réunis à Okinawa pour notre 26e Sommet dans l'année qui annonce le nouveau millénaire. Nous avons réfléchi aux défis et aux progrès qui, depuis le premier Sommet de Rambouillet, ont marqué l'oeuvre entreprise en faveur de la paix et de la prospérité partout dans le monde, et avons discuté du rôle que le G8 devrait jouer au XXIe siècle.
  2. Au cours du dernier quart du XXe siècle, l'économie mondiale a connu une prospérité sans précédent, la guerre froide a pris fin et la mondialisation a engendré un nouveau sens partagé de la communauté. Ces développements sont principalement attribuables à la propagation dans le monde des principes et des valeurs de base que nous avons constamment préconisés : la démocratie, l'économie de marché, le progrès social, le développement durable et le respect des droits de la personne. Nous ne sommes néanmoins que trop conscients du fait que, même maintenant, la pauvreté et l'injustice qui règnent dans beaucoup de régions du monde sapent la dignité humaine et les conflits engendrent de grandes souffrances.
  3. Comme nous faisons la transition vers le nouveau siècle, nous continuerons à faire preuve de leadership et de responsabilité pour combattre ces problèmes persistants et affronter fermement les nouveaux défis, au fur et à mesure qu'ils se présentent. Nous devons nous attaquer aux causes profondes du conflit et de la pauvreté. Nous devons hardiment saisir les occasions que nous offrent les nouvelles technologies dans des domaines tels que l'informatique, les communications et les sciences de la vie. Nous devons reconnaître les préoccupations que suscite la mondialisation, sans pour autant cesser d'innover, afin d'en maximiser les avantages pour tous. Dans toutes nos entreprises, nous devons nous appuyer sur nos principes et nos valeurs de base comme fondements d'un monde meilleur au XXIe siècle.
  4. Dans un univers sans cesse plus mondialisé, aux défis de plus en plus complexes, le G8 doit tendre la main aux autres. Nous devons former un nouveau partenariat avec le reste du monde, et particulièrement avec les pays en développement, les organisations internationales et la société civile, y compris le secteur privé et les organisations non gouvernementales (ONG). Ce partenariat mettra les possibilités du nouveau siècle à la portée de tous.
  5. Nous espérons que nos discussions à Okinawa apporteront une contribution positive au Sommet du millénaire des Nations Unies, que nous nous attendons à voir formuler, dans l'esprit du rapport « Nous, les peuples » du secrétaire général, une vision qui guidera les Nations Unies dans leur action tendant à relever les défis du XXIe siècle. Nous continuerons, à cet effet, à travailler pour renforcer l'Organisation et la rendre plus efficace et efficiente, étant persuadés que des réformes, notamment au Conseil de sécurité, y sont indispensables.
  6. Une nouvelle ère est en train de poindre. Avançons tous ensemble, pleins d'espoir, vers un XXIe siècle caractérisé par plus de prospérité, de paix de l'esprit et de stabilité.
  7. Vers un XXIe siècle plus prospère

    L'économie mondiale

  8. Le XXe siècle a été témoin de progrès économiques sans précédent. Toutefois, les crises financières et économiques des dernières années ont suscité d'énormes défis à l'économie mondiale. De concert avec beaucoup de nos partenaires du monde entier, nous avons fait tous les efforts possibles pour réduire les effets de la crise, encourager la reprise économique et trouver des moyens de prévenir les bouleversements futurs, y compris des mesures conçues pour renforcer la structure financière internationale. L'économie mondiale connaîtra une forte croissance cette année. Nous sommes particulièrement encouragés par la vigueur de la reprise dans la plupart des pays touchés par la crise.
  9. Même si le rythme de la reprise varie en Asie, le commerce est en expansion et il n'y a pas de doute que certains pays ont réalisé une croissance dynamique. Les efforts de réforme doivent maintenant se concentrer sur le maintien de l'élan dans la restructuration du secteur des finances et des sociétés, l'amélioration de la gestion et de la transparence des secteurs public et privé et le renforcement des filets de sécurité sociale, pour assurer une croissance ferme et durable et éviter l'instabilité à l'avenir.
  10. En dépit des progrès récents de l'économie mondiale, nous sommes conscients que l'heure n'est pas à la complaisance, puisque la mondialisation s'intensifie et que la diffusion rapide des technologies de l'information et des communications (TI) entraîne des changements structurels fondamentaux dans nos économies. Nous voyons dans l'amélioration de la productivité aux États-Unis et, dans une moindre mesure, ailleurs dans le G8 des signes encourageants montrant qu'une nouvelle réalité se dessine. Mais, pour tirer parti des possibilités qui s'offrent, nous devons renouveler notre engagement indéfectible en faveur du changement structurel dans nos propres économies, y compris le renforcement de la concurrence et une plus grande adaptabilité des marchés du travail, avec l'aide de politiques macroéconomiques judicieuses.
  11. Les technologies de l'information et des communications (TI)

  12. Les TI sont habilitantes parce qu'elles offrent des avantages aux gens et les relient entre eux dans le monde entier. Elles donnent aux citoyens du monde la possibilité de s'exprimer, de se connaître et de se respecter les uns les autres. Elles représentent un potentiel extraordinaire pouvant permettre aux économies de croître encore, aux pays d'augmenter le bien-être de leurs citoyens et de favoriser une plus grande cohésion sociale et, partant, à la démocratie de s'épanouir. Il est donc essentiel que l'accès aux technologies numériques soit ouvert à tous.
  13. Nous reconnaissons tout à fait que la mondialisation et les progrès rapides des TI ont suscité diverses inquiétudes. Nous devons en tenir compte pour être en mesure de contribuer à une plus grande paix de l'esprit pour tous. Agissant de concert les uns avec les autres, nous maximiserons les avantages des TI et veillerons à les étendre à ceux qui n'y ont actuellement qu'un accès limité. À cet égard, nous nous félicitons de la contribution du secteur privé, et notamment celle de l'Initiative du Forum économique mondial pour l'accès universel au numérique et du Dialogue mondial des affaires sur le commerce électronique.
  14. Pour appuyer ces objectifs, nous nous engageons à poursuivre les buts et les aspirations énoncés dans la Charte d'Okinawa sur la société mondiale de l'information. Nous établirons un Groupe d'experts sur l'accès aux nouvelles technologies (GEANT), auquel nous demanderons de rendre compte, à notre prochaine réunion, de ses conclusions et recommandations sur l'action mondiale nécessaire pour combler le fossé international de l'information et de la connaissance.
  15. Le développement

  16. Le XXIe siècle doit amorcer une ère de prospérité pour tous. Nous prenons donc l'engagement d'atteindre les objectifs convenus de développement international, y compris l'objectif primordial de réduction de la proportion de la population mondiale vivant dans une pauvreté extrême à la moitié de son niveau de 1990 d'ici 2015. Nous nous félicitons du dépôt du rapport des banques multilatérales de développement (BMD) et du Fonds monétaire international (FMI) sur la réduction de la pauvreté, que nous avions demandé à Cologne et nous attendons avec intérêt de recevoir un rapport annuel sur la question pour être en mesure d'examiner chaque année les progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté dans le monde. Ce rapport nous révèle qu'il est possible d'atténuer la pauvreté en créant des conditions propices à la croissance et au développement social. Il nous rappelle cependant les grands défis qui restent à relever. Si le pourcentage des pauvres dans les pays en développement est passé de 29 % en 1990 à 24 % en 1998, il reste encore 1,2 milliard de personnes qui doivent vivre sur moins d'un dollar par jour, et des différences marquées subsistent tant à l'intérieur des régions qu'entre elles. En particulier, beaucoup de pays en développement, notamment en Afrique, ont une croissance trop lente. La pandémie de VIH/sida aggrave la situation.
  17. Comme le rapport l'indique également, beaucoup de pays ont fait des progrès sensibles dans la lutte contre la pauvreté au cours du dernier quart de siècle et leur exemple constitue un flambeau d'espoir pour les autres. Grâce à leur succès, nous avons appris que la pauvreté peut le mieux être vaincue dans les sociétés flexibles, pacifiques et démocratiques, qui offrent liberté et perspectives à tous leurs membres, et qui ont une économie ouverte et en croissance, un secteur privé dynamique ainsi que des dirigeants et des institutions solides et responsables.
  18. Une croissance économique robuste, équitable et largement répartie est nécessaire pour combattre la pauvreté et repose sur l'expansion des capacités et des choix des gens. Les gouvernements doivent, en collaboration avec le secteur privé et une société civile élargie, jeter les fondations économiques et sociales d'une croissance largement répartie du secteur privé. Les petites et moyennes entreprises peuvent, avec les TI, constituer de puissants outils de développement. Nous travaillerons avec les pays en développement pour mettre en place des politiques, des programmes et des institutions pouvant offrir aux gens une chance équitable d'améliorer leur vie. Nous nous félicitons par conséquent des discussions constructives qui se sont déroulées à Bangkok dans le cadre de la Xe Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et travaillerons avec les Nations Unies et d'autres organisations pour réduire davantage la pauvreté, surtout dans les pays les moins avancés (PMA).
  19. Nous nous félicitons également de la coopération accrue entre l'Organisation internationale du travail (OIT) et les institutions financières internationales (IFI) en faveur d'une protection sociale adéquate et de normes fondamentales du travail. Nous exhortons les IFI à inclure ces normes dans leur dialogue avec les pays membres. De plus, nous soulignons l'importance d'une coopération efficace entre l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et l'OIT sur les dimensions sociales de la mondialisation et de la libéralisation du commerce.
  20. Le commerce et l'investissement sont essentiels pour favoriser une croissance économique durable et réduire la pauvreté. Nous nous engageons à donner une plus grande priorité aux activités de création de capacités reliées au commerce. Nous nous inquiétons du fait que certaines régions demeurent marginalisées par rapport à l'investissement direct étranger et que les 48 PMA attirent moins de 1 % de l'ensemble des investissements directs effectués dans les pays en développement. Nous exhortons les organisations multilatérales de développement et les institutions financières à appuyer les efforts déployés par les pays en développement pour créer un climat propice au commerce et àl'investissement, notamment grâce au Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) et au Cadre intégré.
  21. Nous sommes particulièrement préoccupés par les défis difficiles auxquels font face les PMA, surtout en Afrique. Ces pays sont privés de l'occasion de partager les fruits de la mondialisation par les effets débilitants, qui se renforcent mutuellement, des conflits, de la pauvreté et d'une mauvaise gestion des affaires publiques.
  22. Nous sommes déterminés à mobiliser les instruments et les ressources de la communauté internationale afin d'appuyer et de renforcer les efforts déployés par ces pays pour relever ces défis, en accordant une priorité particulière à la promotion d'une répartition équitable des avantages de la croissance grâce à de saines politiques sociales, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation. À cette fin, comme nous l'expliquons en détail plus loin, nous avons convenu de :
  23. L'aide publique au développement (APD) est essentielle dans la lutte contre la pauvreté. Nous nous engageons à renforcer l'efficacité de notre APD pour appuyer l'action des pays dans ce domaine, notamment au moyen de stratégies nationales de réduction de la pauvreté. Nous adopterons une approche à long terme qui favorisera les pays dont les gouvernements auront prouvé leur engagement à augmenter le bien-être de leur peuple par une gestion responsable et transparente des ressources consacrées au développement. Pour augmenter l'efficacité de l'APD, nous sommes déterminés à délier notre aide aux pays les moins avancés sur la base des progrès accomplis jusqu'ici au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et d'un mécanisme assurant un partage équitable du fardeau, dont nous conviendrons avec nos partenaires de l'OCDE. Nous croyons que cet accord devrait prendre effet le 1er janvier 2002. Entre-temps, nous exhortons les pays qui maintiennent de faibles niveaux de déliement de l'APD à améliorer leur rendement. Nous chercherons en outre à montrer au public qu'une APD bien ciblée donne des résultats et nous efforcerons, sur cette base, d'accorder plus de priorité à cette aide. De plus, comme une aide bien coordonnée sert mieux les pays en développement, nous examinerons les moyens d'accroître cette coordination.
  24. Nous convenons également, afin de stimuler la croissance, d'accorder une attention particulière à trois questions : la dette, la santé et l'éducation.

  25. La dette

  26. L'année dernière, à Cologne, nous avons convenu de lancer l'Initiative renforcée en faveur des PPTE afin d'assurer un allègement plus rapide, plus étendu et plus complet de la dette, de façon à libérer des fonds à investir dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté. Nous nous félicitons de l'appui que la communauté internationale a accordé à cette initiative l'automne dernier.
  27. Depuis, bien que d'autres efforts soient nécessaires, des progrès ont été réalisés dans la mise en oeuvre de l'Initiative PPTE renforcée. Neuf pays (Bénin, Bolivie, Burkina Faso, Honduras, Mauritanie, Mozambique, Ouganda, Sénégal et Tanzanie) ont déjà atteint leur « point de décision » et commencent à ressentir les avantages de l'Initiative. L'allègement total de la dette dont ces pays ont ainsi bénéficié devrait atteindre une valeur nominale de 15 milliards de dollars US (valeur actualisée nette de 8,6 milliards de dollars US).
  28. Nous saluons les efforts déployés par les PPTE pour mettre au point des stratégies complètes qui leur sont propres en vue de réduire la pauvreté, dans le cadre d'un processus de participation auquel prend part la société civile. De concert avec d'autres donateurs, les IFI devraient aider les PPTE à établir des DSRP et leur offrir une assistance technique pour soutenir la gestion de leurs ressources financières. Nous nous inquiétons du fait qu'un certain nombre de PPTE sont actuellement touchés par des conflits militaires qui entravent les efforts d'atténuation de la pauvreté et retardent l'allègement de la dette. Nous invitons instamment ces pays à mettre fin à leur participation aux conflits et à prendre rapidement les mesures nécessaires pour se prévaloir de l'Initiative PPTE. Nous convenons d'intensifier nos efforts pour les aider à se préparer et à prendre les mesures voulues d'allègement de la dette en demandant à nos ministres de prendre contact au plus tôt avec les pays en conflit pour les inciter à créer des conditions propices à leur participation à l'Initiative PPTE. Nous travaillerons ensemble pour veiller à ce que le plus grand nombre possible de pays atteignent leur « point de décision », conformément aux objectifs fixés à Cologne et compte tenu des progrès des réformes économiques et de la nécessité de s'assurer que les avantages de l'allègement de la dette sont ciblés de façon à aider les plus pauvres et les plus vulnérables. Nous oeuvrerons de concert avec les PPTE et les IFI pour que 20 pays atteignent leur point de décision dans le cadre de l'Initiative PPTE renforcée d'ici la fin de l'année. Nous nous félicitons, à cet égard, de l'établissement du Comité conjoint de mise en oeuvre de la Banque mondiale et du FMI. Pour notre part, nous encouragerons des pratiques plus responsables de prêt et d'emprunt pour éviter que les PPTE ne soient à nouveau écrasés par une dette insurmontable.
  29. Nous prenons note des mesures prises pour obtenir des IFI le financement nécessaire à une mise en oeuvre efficace de l'Initiative PPTE renforcée et saluons les contributions annoncées, notamment au Fonds d'affectation spéciale en faveur des PPTE. Nous réaffirmons notre engagement à libérer le plus tôt possible les ressources que nous avons promises dans l'esprit d'un partage équitable du fardeau.
  30. La santé

  31. La santé est essentielle à la prospérité. Une bonne santé contribue directement à la croissance économique, tandis qu'une mauvaise santé favorise la pauvreté. Les maladies infectieuses et parasitaires, et surtout le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que les maladies de l'enfance et les infections communes menacent d'annuler les effets de dizaines d'années de développement et de priver toute une génération de l'espoir d'un avenir meilleur. C'est seulement par des actions soutenues et une coopération internationale cohérente destinées à mobiliser pleinement des ressources médicales, techniques et financières nouvelles et existantes que nous parviendrons à renforcer les systèmes de soins et à aller au-delà des approches traditionnelles pour rompre le cercle vicieux de la maladie et de la pauvreté.
  32. Nous avons consacré d'importantes ressources à la lutte contre les maladies infectieuses et parasitaires. C'est ainsi qu'avec le concours de la communauté internationale, nous sommes parvenus aux étapes finales de l'éradication de la poliomyélite et de la dracunculose et avons commencé à contrôler l'onchocercose.
  33. Mais nous devons aller beaucoup plus loin. Nous croyons que les conditions sont propices à une évolution de la situation internationale sur le plan de la santé. Les experts s'entendent en général sur les maladies qu'il faut combattre en priorité et nous disposons des technologies de base nécessaires pour nous attaquer à l'essentiel du fardeau sanitaire qui existe. De plus, les dirigeants politiques et d'autres se rendent compte de plus en plus dans les pays les plus touchés que la santé est un élément capital du développement économique. Nous nous félicitons en particulier du succès de la récente conférence sur le VIH/sida qui s'est tenue à Durban et de l'importance que les leaders africains, les donateurs, les IFI et le secteur privé attachent à la lutte contre cette maladie.
  34. Nous nous engageons, par conséquent, à travailler, dans le cadre d'un partenariat renforcé, avec les gouvernements, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et d'autres organisations internationales, l'industrie (et plus particulièrement les sociétés pharmaceutiques), les établissements d'enseignement supérieur, les ONG et d'autres intervenants de la société civile en vue d'atteindre les trois objectifs critiques suivants des Nations Unies :
  35. Pour réaliser ce programme ambitieux, notre partenariat doit viser à nous permettre de :

  36. Nous notons avec satisfaction les nouveaux engagements pris à cet égard. Nous saluons en particulier l'engagement pris par la Banque mondiale de tripler le financement de l'Association internationale de développement (ADI) pour la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Nous nous réjouissons également de la décision récemment annoncée par des donateurs bilatéraux d'accroître l'aide dans ce domaine.
  37. De plus, nous convoquerons une conférence cet automne au Japon pour parvenir à une entente sur une nouvelle stratégie de contrôle de nos engagements. La conférence devrait chercher à définir le fonctionnement de ce nouveau partenariat, les secteurs prioritaires et le calendrier de mise en oeuvre. La participation des pays partenaires en développement et d'autres intervenants sera essentielle. L'année prochaine, nous examinerons les progrès accomplis au Sommet de Gênes. Nous collaborerons également avec les Nations Unies en vue d'organiser en 2001 une conférence sur les stratégies pouvant faciliter l'accès aux soins et au traitement des personnes atteintes du sida.
  38. L'éducation

  39. Chaque enfant mérite une bonne éducation. Toutefois, dans certains pays en développement, l'accès à l'éducation est limité, particulièrement pour les fillettes et les membres vulnérables de la société. L'éducation de base n'a pas seulement une valeur intrinsèque. Dans les pays en développement, elle est essentielle pour résoudre une foule de problèmes qui se posent. À défaut d'un progrès accéléré dans ce domaine, il sera impossible de réduire la pauvreté, et les disparités entre pays et au sein des sociétés iront croissant. En nous basant sur la Charte de Cologne, nous appuyons le Programme d'action de Dakar ainsi que les recommandations de la récente rencontre de suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et saluons les efforts déployés par les pays en développement pour mettre en oeuvre d'énergiques plans d'action nationaux. Nous tenons à réaffirmer l'engagement de veiller à ce qu'aucun gouvernement ayant sérieusement entrepris d'assurer l'éducation à tous ses citoyens ne voit ses efforts compromis par un manque de ressources.
  40. Nous nous engageons par conséquent à renforcer les efforts, tant sur le plan bilatéral qu'en collaboration avec les organisations internationales et les donateurs du secteur privé, pour atteindre les objectifs de l'universalité de l'éducation primaire d'ici 2015 et de l'égalité des sexes dans l'enseignement d'ici 2005. Nous invitons les IFI, en partenariat avec les pays en développement, à axer leurs stratégies de réduction de la pauvreté sur l'éducation et à offrir davantage d'aide aux pays ayant de saines stratégies d'éducation. Ces stratégies devraient tirer le plus grand parti possible des avantages potentiels des TI dans ce domaine, par la voie du téléenseignement si possible et par d'autres moyens efficaces.
  41. Le commerce

  42. Le système de commerce multilatéral, qu'incarne l'OMC et qui représente les réalisations de la communauté internationale après un demi-siècle d'efforts soutenus destinés à concrétiser un système de libre-échange réglementé, offre aux pays membres, aussi bien développés qu'en développement, d'énormes possibilités commerciales, stimulant ainsi la croissance économique et favorisant le progrès social. Pour qu'un plus grand nombre de pays profitent de façon plus tangible de ces avantages, ce système doit mieux tenir compte des préoccupations légitimes des pays membres en développement, et surtout des PMA. L'adoption à Genève du programme à court terme, qui assure la mise en oeuvre des engagements de l'Uruguay Round, un meilleur accès au marché pour les PMA, une assistance technique en vue du renforcement des capacités et une plus grande transparence de l'OMC, marque un progrès initial important en ce sens, et doit donc être mis à exécution dans les plus brefs délais. Nous sommes conscients de la nécessité et de l'urgence d'aller plus loin dans ce domaine, et avons bien l'intention de le faire. En particulier, à cause de l'importance primordiale du commerce pour la croissance des pays en développement, il faudrait élargir considérablement l'aide au renforcement des capacités liées au commerce, ce qui se traduirait par une participation plus efficace des pays en développement au système, et surtout par une exploitation plus complète de l'accès amélioré aux marchés qui leur est assuré. Nous rendons également hommage aux initiatives bilatérales et régionales dans ce domaine. Nous nous engageons à jouer un rôle de premier plan en intensifiant notre appui aux pays membres en développement au chapitre du renforcement des capacités, selon leurs besoins particuliers. Nous invitons également les organisations internationales, y compris l'OMC, la Banque mondiale, le FMI, le Programme de développement des Nations Unies (PNUD) et la CNUCED à se joindre à nous dans une entreprise collective visant à atteindre cet objectif.
  43. Nous devons veiller au renforcement du système de commerce multilatéral pour qu'il continue à jouer son rôle crucial dans l'économie mondiale. Conscients de cette responsabilité, nous nous engageons fermement à relancer un nouveau cycle de négociations à l'OMC, avec un ordre du jour ambitieux, équilibré et inclusif, qui reflète les intérêts de tous les membres de l'OMC. Nous convenons que l'objectif de telles négociations devrait consister à améliorer l'accès au marché, à développer et à renforcer les règles et les disciplines de l'OMC, à aider les pays en développement à parvenir à la croissance économique et à l'intégration dans le système commercial mondial et à faire en sorte que les politiques commerciales et sociales d'une part, et les politiques commerciales et environnementales d'autre part soient compatibles et se renforcent mutuellement. Nous convenons d'intensifier notre coopération étroite et fructueuse afin de chercher, de concert avec d'autres membres de l'OMC, à lancer un tel cycle dans le courant de l'année.
  44. Nous reconnaissons qu'il convient de mettre sur pied un partenariat plus global pour affronter les défis de la mondialisation. À cet égard, il faut rendre plus cohérentes les politiques nationales et internationales et renforcer la coopération entre les institutions internationales. Nous soulignons également l'importance d'engager nos publics à instituer un dialogue constructif sur les avantages et les difficultés de la libéralisation du commerce.
  45. Il est dans l'intérêt commun d'intégrer toutes les économies au système de commerce multilatéral. En conséquence, nous nous félicitons des progrès réalisés en vue d'assurer l'accession de la Chine à l'OMC et appuyons les efforts d'autres candidats visant à accéder rapidement à l'Organisation.
  46. La diversité culturelle

  47. La diversité culturelle est une source de dynamisme social et économique qui peut enrichir la vie humaine au XXIe siècle en suscitant la créativité et en stimulant l'innovation. Nous reconnaissons et respectons l'importance de la diversité dans l'expression linguistique et créatrice. Nous saluons le travail réalisé dans ce domaine par les organisations internationales, et en particulier celui de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).
  48. L'interaction accrue entre les peuples, les groupes et les individus apporte une plus grande compréhension et une plus grande appréciation de ce qu'il y a d'intéressant et de bon dans chaque culture. La promotion de la diversité culturelle renforce le respect mutuel, l'inclusion et la non-discrimination et combat le racisme et la xénophobie. Nous réaffirmons notre volonté d'appuyer énergiquement le travail réalisé par les Nations Unies en prévision de la Conférence mondiale sur le racisme, qui se tiendra en Afrique du Sud en 2001. Les premières étapes, pour appuyer la diversité culturelle, consistent à préserver et à promouvoir le patrimoine culturel. Nous nous félicitons des efforts déjà faits pour sauvegarder le patrimoine tangible et souhaitons que d'autres mesures soient prises pour préserver et promouvoir le patrimoine intangible. Nous encourageons les programmes visant la protection du patrimoine artistique mobilier et de la richesse archéologique des pays en développement ainsi que les projets de l'UNESCO sur les chefs-d'oeuvre du patrimoine oral et intangible de l'humanité.
  49. Des rencontres plus fréquentes entre cultures différentes favorisent une interaction culturelle créatrice. Les TI offrent aux personnes des perspectives sans précédent de création et de partage de contenu culturel et d'idées, sur une échelle mondiale et à peu de frais. L'expérience montre que la diversité peut susciter la curiosité, engendrer l'initiative et apporter une contribution utile dans les communautés qui cherchent à améliorer leurs économies, notamment avec le concours des moyens extraordinaires que la société de l'information met à leur disposition. Nous nous efforcerons d'encourager la numérisation du patrimoine culturel en favorisant, par exemple, l'établissement de liens internationaux entre les réseaux de musées nationaux, de façon à élargir l'accès du public.
  50. Pour maximiser les avantages de l'interaction culturelle, nous devons encourager nos peuples à apprendre à vivre ensemble, en favorisant l'intérêt, la compréhension et l'acceptation des cultures différentes. Nous nous félicitons donc des résultats de la réunion des ministres de l'Éducation du G8 sur la promotion de l'éducation, résultats qui encouragent la compréhension des cultures différentes et la pratique de langues autres que la langue maternelle, et encourageons les autorités compétentes à intensifier les échanges d'étudiants, d'enseignants, de chercheurs et d'administrateurs en vue de doubler le taux de mobilité au cours des dix prochaines années.
  51. Vers un XXIe siècle marqué d'une plus grande paix de l'esprit

    La criminalité et les drogues

  52. Chacun mérite de vivre à l'abri de la menace du crime. La mondialisation rapide offre de nouvelles possibilités d'épanouissement, mais elle a également ouvert la voie à l'exploitation criminelle, qui s'attaque aux règles fondamentales de nos régimes sociaux, économiques et politiques. Nous réaffirmons notre appui à l'adoption, d'ici la fin 2000, de la Convention des Nations Unies contre la criminalité organisée transnationale et des trois protocoles connexes sur les armes à feu, l'immigration clandestine et le trafic des personnes, en vue de l'établissement d'un cadre juridique efficace de lutte contre la criminalité organisée transnationale (COT). Nous tenons particulièrement à combattre ceux qui organisent l'immigration clandestine et le trafic d'êtres humains et en tirent profit. Nous nous réjouissons du travail accompli par le Groupe de Lyon dans la lutte contre la COT, et lui demandons de nous rendre compte de ses activités à notre prochaine réunion. Nous appuyons en outre les résultats de la Conférence ministérielle du G8 sur la lutte contre la criminalité organisée transnationale qui s'est tenue à Moscou.
  53. Nous devons adopter une approche concertée face à la criminalité technologique, notamment sur Internet, qui menace sérieusement la sécurité et la crédibilité de la société mondiale de l'information. Notre approche est exposée dans la Charte d'Okinawa sur la société mondiale de l'information. Dans la mise en application de cette Charte, nous favoriserons le dialogue avec l'industrie, en particulier à la réunion conjointe d'octobre à Berlin. Nous nous félicitons des résultats du Dialogue entre les pouvoirs publics et le secteur privé sur la sécurité et la confiance dans le cyberespace, qui a eu lieu à Paris, ainsi que de l'état d'esprit qu'il a contribué à établir et attendons avec intérêt la deuxième réunion de haut niveau sur la criminalité technologique, qui doit se tenir avec l'industrie au Japon.
  54. Nous réaffirmons notre préoccupation devant l'accroissement de la menace mondiale posée par le trafic et la consommation de drogues illicites. Nous demeurons résolus à réduire la demande dans nos propres pays et à contrer la menace découlant de la production et du trafic mondiaux de la drogue. Nous travaillerons avec d'autres pays, le système des Nations Unies et d'autres groupes à la réduction de l'offre et de la demande. Nous appuierons les initiatives régionales tendant à mettre un terme à la production et au trafic des narcotiques. Nous préconisons la mise en oeuvre universelle des conclusions de la session extraordinaire des Nations Unies de 1998 sur la lutte contre le problème mondial des drogues. Nous sommes déterminés à renforcer la coopération internationale dans le but de :
  55. Le crime financier, y compris le blanchiment de l'argent, représente une grave menace pour nos économies et nos sociétés. Nous proclamons donc notre engagement à prendre toutes les mesures nécessaires, à l'échelle aussi bien nationale qu'internationale, pour combattre efficacement le crime financier conformément aux normes internationales.
  56. Nous renouvelons notre engagement à combattre la corruption. Nous soulignons la nécessité de la transparence des gouvernements à cet égard et lançons un appel en vue de la ratification et de l'application par toutes les parties signataires de la Convention de l'OCDE sur la lutte contre la corruption d'agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales. Travaillant de concert avec d'autres pays, nous préparerons, aux Nations Unies, le lancement de négociations sur un nouvel instrument contre la corruption et donnerons instruction au Groupe de Lyon de poursuivre ses travaux dans ce domaine. Nous considérons le deuxième Forum mondial qui se réunira aux Pays-Bas comme une réaction continue à l'appel que nous avons lancé à Birmingham.
  57. Pour mieux enquêter sur les crimes et poursuivre les criminels, une plus grande coopération judiciaire est nécessaire. Nous ordonnons donc à nos experts de trouver les moyens d'assurer cette coopération.
  58. Nous devons prêter notre concours aux efforts de création de capacités dans les pays les plus vulnérables, pour renforcer leur appareil de justice pénale et empêcher les groupes criminels de menacer leurs structures sociales, économiques et politiques et d'en faire des moyens d'échapper au cadre mondial de lutte contre le crime.
  59. Dans ce combat, nous devons en même temps protéger les groupes vulnérables et les jeunes et prendre un soin particulier des victimes. Nous réaffirmons le besoin d'une coopération efficace entre les pouvoirs compétents et la nécessité de prendre des mesures de concert avec la société civile.
  60. Le vieillissement des populations

  61. Le vieillissement progressif de nos populations nous impose de repenser le concept conventionnel du cycle de vie en trois étapes successives d'éducation, de travail puis de retraite. Comme la vitalité de nos sociétés dépend de plus en plus de la participation active des personnes âgées, nous devons favoriser l'établissement de conditions économiques et sociales, y compris les développements reliés aux TI, qui permettent aux personnes de tous les âges de maintenir une pleine intégration sociale et de décider librement de leur façon de réagir et de contribuer à la société et d'en retirer de la satisfaction. Le concept du « vieillissement actif » discuté au Sommet de Denver demeure un principe directeur de cette initiative.
  62. Le principal défi à cet égard consistera à favoriser une culture capable d'apprécier l'expérience et les connaissances qui viennent avec l'âge. À cette fin :
  63. Dans la poursuite de ces objectifs, nous continuerons à attacher de l'importance à la coopération internationale et au dialogue sur les politiques et à encourager l'OCDE à poursuivre ses travaux dans ce domaine.
  64. Nous attendons avec intérêt la tenue en Italie, en novembre, de la réunion des ministres du Travail et des Affaires sociales du G8.
  65. Sciences de la vie

    La biotechnologie et la sécurité des aliments

  66. Le maintien de systèmes nationaux efficaces garantissant la sécurité des aliments et de la crédibilité de ces systèmes aux yeux du public revêt une importance critique dans la politique gouvernementale. Nous nous sommes engagés à poursuivre nos efforts pour adapter les systèmes à la sensibilité croissante du public aux questions de sécurité des aliments, aux risques associés aux aliments, au rythme accéléré des progrès de la biotechnologie et à l'intensification des mouvements transfrontaliers de produits alimentaires et agricoles.
  67. L'adoption d'une approche fondée sur la science et sur des règles demeure un principe clé de notre action dans ce domaine. Il importe donc d'accélérer le travail accompli par des instances internationales en vue d'élaborer et de perfectionner une telle approche. Nous attachons en particulier une grande importance aux travaux de la Commission du Codex Alimentarius (CCA), qui est le principal organe de normalisation en matière de sécurité des aliments, et encourageons le Groupe de travail spécial intergouvernemental sur les aliments issus de la biotechnologie de la CCA à produire un rapport provisoire portant sur des questions de fond avant d'arriver au terme de son mandat en 2003. Nous appuyons également les efforts déployés par le Comité du Codex sur les principes généraux, afin de réaliser un plus large consensus mondial sur les précautions à prendre en matière de sécurité des aliments quand l'information scientifique disponible est incomplète ou contradictoire.
  68. Le dialogue sur les politiques, auquel doivent participer tous les intervenants des pays tant développés qu'en développement, doit s'intensifier afin de renforcer la protection de la santé, de faciliter le commerce, de veiller à un sain développement de la biotechnologie et de susciter la confiance des consommateurs et l'acceptation du public. Le rapport du Groupe spécial de l'OCDE sur la sécurité des aliments ainsi que les activités du Groupe de travail pour la sécurité des nouveaux aliments et provendes et du Groupe de travail sur l'harmonisation de la surveillance réglementaire de la biotechnologie représentent une étape utile dans cette direction. Nous nous félicitons en outre des autres travaux que les ministres de l'OCDE ont convenu d'entreprendre. Nous notons avec satisfaction que l'OCDE poursuivra son activité analytique et continuera à jouer un rôle efficace dans le dialogue international sur les politiques relatives à la sécurité des aliments, en maintenant ses rapports avec la société civile et en cherchant à partager le fruit de son travail dans ce domaine avec des pays extérieurs à l'Organisation. Compte tenu de ses avantages comparatifs, le travail de l'OCDE complétera efficacement les activités d'autres organisations internationales, et notamment l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'OMS. Nous encourageons également la FAO et l'OMS à organiser périodiquement des rencontres internationales des responsables de la réglementation de la sécurité des aliments pour faire progresser le processus de consultation publique fondé sur la science.
  69. En poursuivant ce dialogue, nous accorderons une attention particulière aux besoins, aux perspectives et aux contraintes des pays en développement. Nous chercherons à renforcer notre appui à la création chez eux de capacités pouvant leur permettre de tirer parti du potentiel de la biotechnologie et encouragerons la recherche et le développement ainsi que le partage de données et d'information sur les technologies, y compris celles qui sont reliées aux questions mondiales de sécurité alimentaire, de santé, de nutrition et d'environnement et qui sont adaptées aux conditions particulières de ces pays.
  70. Des consultations ouvertes et transparentes avec tous les intéressés, y compris les représentants de la société civile, s'appuyant sur une compréhension scientifique commune, constituent un élément clé d'un système crédible de sécurité des aliments et des produits agricoles. Nous avons pris note de la proposition visant l'établissement d'un comité international indépendant, qui a été avancée à la récente Conférence de l'OCDE à Édimbourg. En nous basant sur le succès de cette conférence, nous rechercherons, en consultation avec les organisations internationales et les organismes intéressés, y compris les académies des sciences, des moyens d'intégrer les connaissances scientifiques les plus avancées dans le processus de formation d'un consensus international sur la biotechnologie et d'autres aspects de la sécurité des aliments et des produits agricoles.
  71. Le génome humain

  72. Les réalisations des sciences de la vie améliorent sans cesse notre qualité de vie. Les progrès extraordinaires réalisés dans le domaine médical vont créer des perspectives sans précédent pour l'humanité, qu'il faudra concrétiser en tenant compte des principes de la bioéthique.
  73. L'annonce de l'établissement d'une carte presque complète du génome humain, qui est en soi une découverte historique, constitue une autre étape remarquable et bénéfique de ce développement.
  74. Nous considérons que l'établissement de cette carte revêt une importance critique pour l'humanité dans son ensemble et lançons un appel en vue de la publication rapide de toutes les données fondamentales brutes sur les séquences de l'ADN humain. Nous soulignons également l'importance de la poursuite de la recherche au-delà du séquençage du génome humain sur la base d'une collaboration multilatérale.
  75. Nous reconnaissons la nécessité d'une protection équilibrée et équitable de la propriété intellectuelle relative aux inventions génétiques, fondée dans la mesure du possible sur des pratiques et des politiques communes. Nous encourageons d'autres efforts, auprès des instances internationales compétentes, en vue de réaliser une vaste harmonisation des politiques concernant les brevets d'invention dans le domaine de la biotechnologie.
  76. L'environnement

  77. Nous devons tous oeuvrer en vue de transmettre un environnement propre et sain à nos enfants et nos petits-enfants. Nous nous réjouissons à cet égard des résultats de la réunion des ministres de l'Environnement du G8 à Otsu. Nous saluons également la conclusion du Protocole de Cartagène sur la biosécurité et encourageons les parties intéressées à faire en sorte qu'il puisse entrer en vigueur le plus tôt possible.
  78. Nous nous efforcerons, avec tous nos partenaires, de préparer un ordre du jour orienté sur l'avenir pour le 10e anniversaire de la Conférence de Rio, en 2002. Nous nous sommes engagés à collaborer étroitement entre nous et avec les pays en développement pour résoudre le plus tôt possible toutes les grandes questions qui demeurent en suspens, en vue d'une mise en vigueur rapide du Protocole de Kyoto. Nous sommes déterminés, à cette fin, à veiller au succès de la sixième Conférence des parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques, afin d'atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto grâce à l'adoption de mesures intérieures énergiques et de mécanismes assurant une plus grande flexibilité.
  79. Le fait de travailler ensemble et avec les institutions existantes pour encourager et faciliter l'investissement dans le développement et l'exploitation des énergies renouvelables, grâce à des conditions intérieures propices, nous aidera à pallier les problèmes du changement climatique et de la pollution atmosphérique. En particulier, le recours accru aux sources d'énergie renouvelables améliorera la qualité de la vie, surtout dans les pays en développement. Nous invitons donc tous les intervenants à déterminer les obstacles au relèvement du niveau d'offre et de distribution des énergies renouvelables dans les pays en développement et les moyens de les surmonter. Nous invitons également les intervenants à participer à un groupe de travail qui présentera à notre prochain Sommet des recommandations concrètes sur les meilleurs moyens d'encourager l'utilisation d'énergies renouvelables dans les pays en développement.
  80. Nous approuvons pleinement les conclusions de nos ministres des Affaires étrangères concernant la gestion durable des forêts. À cet égard, nous attachons une importance particulière aux projets pouvant aider les collectivités indigènes et locales à pratiquer une telle gestion. Nous examinerons en outre les meilleurs moyens de combattre l'exploitation illicite des forêts, y compris les pratiques d'exportation et d'achat.
  81. Les politiques de crédit à l'exportation peuvent avoir des effets très marqués sur l'environnement. Nous nous réjouissons de l'adoption du plan de travail de l'OCDE qui doit être terminé en 2001. Nous réaffirmons notre engagement à élaborer des lignes directrices environnementales communes, fondées sur l'expérience des BMD dans ce domaine, pour les organismes de crédit à l'exportation, avant le Sommet de 2001 du G8. Nous coopérerons pour raviver et intensifier nos efforts destinés à remplir le mandat de Cologne.
  82. Le renforcement de la sécurité maritime internationale est capital pour la protection des océans, qui font partie du patrimoine mondial. Nous collaborerons avec l'Organisation maritime internationale (OMI) pour accroître la sécurité maritime. Nous appuyons les efforts déployés par l'OMI pour renforcer les normes de sécurité, surtout dans le cas des navires transportant des cargaisons dangereuses ou polluantes et pour vérifier l'application et la mise en vigueur des normes internationales par l'État du pavillon. Nous appuyons aussi les efforts déployés par les États côtiers pour augmenter la sécurité de la navigation et protéger leur environnement maritime grâce à l'utilisation, au besoin, des mesures d'acheminement et de rapport sanctionnées par l'OMI. Nous sommes en faveur d'une réalisation rapide de ces objectifs.
  83. Nous nous réjouissons des efforts déployés par l'OMI pour poursuivre la réforme pratique des régimes internationaux actuels relatifs à la pollution des mers, et en particulier de la Convention de 1992 sur la responsabilité civile pour les dommages de pollution par les hydrocarbures et la Convention de 1992 sur l'indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures, en ce qui concerne, entre autres, les limites d'indemnisation.
  84. La sécurité nucléaire

  85. Nous renouvelons l'engagement pris au Sommet de Moscou, en 1996, d'accorder la priorité à la sécurité dans l'utilisation de l'énergie nucléaire et d'établir des normes de sécurité élevées dans le monde entier. Nous avons convenu de continuer à coopérer pour favoriser une norme élevée de sécurité nucléaire. Nous continuons à attacher la plus haute importance à une mise en oeuvre entière et opportune de l'Accord de subvention relatif au Compte de la sécurité nucléaire.
  86. Vers un XXIe siècle marqué par une plus grande stabilité mondiale

    La prévention des conflits

  87. La communauté internationale doit agir rapidement et efficacement pour prévenir et régler les conflits armés. Beaucoup de personnes innocentes ont été sacrifiées ou blessées, de nombreuses économies ont été appauvries et beaucoup de dégâts ont été infligés à l'environnement. Dans un monde toujours plus interdépendant, de tels effets négatifs se propagent rapidement. Il faudrait donc promouvoir, partout dans le monde, une « culture de prévention ». Tous les membres de la communauté internationale devraient chercher à favoriser le règlement pacifique des différends conformément à la Charte des Nations Unies.
  88. Nous soulignons l'importance du travail accompli par nos ministres des Affaires étrangères dans le domaine de la prévention des conflits depuis leur réunion spéciale à Berlin en décembre 1999 et les conclusions de leur réunion de juillet 2000 à Miyazaki. Nous nous engageons à travailler en vue de leur mise en oeuvre, surtout en ce qui concerne le développement économique et la prévention des conflits, le rôle des enfants et la police civile internationale. Nous nous inquiétons particulièrement du fait que les bénéfices tirés du commerce illicite des diamants ont contribué à l'aggravation du conflit armé et des crises humanitaires, notamment en Afrique. Nous lançons donc un appel en vue de la tenue d'une conférence internationale, dont les résultats seront présentés aux Nations Unies, sur la base de la résolution 1306 du Conseil de sécurité et, entre autres, du processus « Kimberley » lancé par le gouvernement de l'Afrique du Sud, afin d'étudier les approches pratiques à adopter pour rompre le lien entre le commerce illicite des diamants et le conflit armé, y compris l'examen d'un accord international sur la certification des diamants bruts. Il faudra accorder un appui énergique à la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, qui doit se tenir l'année prochaine, pour assurer son succès, y compris la conclusion, le plus tôt possible, d'une entente concernant le Protocole sur les armes à feu. Nous invitons la communauté internationale à faire preuve de retenue dans les exportations d'armes conventionnelles et prenons l'engagement de travailler ensemble à cette fin. Nous invitons nos ministres des Affaires étrangères à envisager d'autres mesures efficaces pour prévenir les conflits.
  89. Le désarmement, la non-prolifération et le contrôle des armements

  90. Nous nous félicitons des résultats positifs de la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Nous sommes déterminés à appliquer les conclusions auxquelles la Conférence a abouti, y compris la mise en vigueur rapide du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT), ainsi que le commencement immédiat et la conclusion dans les cinq ans de la négociation du Traité sur l'interdiction de la production de matière fissile. Nous demeurons résolus à promouvoir l'adhésion universelle au TNP et son respect par tous les pays.
  91. Nous attendons avec impatience l'entrée en vigueur et l'application complète du Traité sur la réduction des armes nucléaires stratégiques (START) II et la conclusion de START III dans les plus brefs délais, tout en considérant que la préservation et le renforcement du Traité sur la limitation des systèmes antimissiles balistiques constituent la pierre angulaire de la stabilité stratégique et le fondement d'autres réductions des armes stratégiques offensives, conformément aux dispositions du Traité. Nous nous félicitons de la ratification du CTBT et de START II par la Russie.
  92. L'élimination et la gestion transparentes, sûres, écologiques et irréversibles du plutonium militaire non nécessaire à des fins de défense demeurent d'une importance primordiale. L'entente sur l'élimination du plutonium conclue entre les États-Unis et la Russie, que renforce leur déclaration d'intention concernant la non-séparation du plutonium militaire supplémentaire, constitue à cet égard un point de repère essentiel. La coopération entre les pays du G8 a produit des résultats concrets. Notre démarche suivante devrait tirer parti de cette coopération et des projets internationaux connexes.
  93. Notre objectif pour le prochain Sommet est d'élaborer un plan de financement international pour la gestion et l'élimination du plutonium conformément à un plan de projet détaillé, ainsi qu'un cadre multilatéral de coordination de cette coopération. Nous étendrons notre coopération à d'autres pays intéressés afin d'assurer un soutien international aussi large que possible, et explorerons les possibilités de financement tant publiques que privées.
  94. Nous nous félicitons du renforcement des régimes mondiaux de prévention de la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Nous reconnaissons également la nécessité d'examiner et de promouvoir d'autres mesures multilatérales destinées à freiner la prolifération des missiles. À cet égard, nous appuyons énergiquement l'important travail effectué dans le cadre du Régime de contrôle de la technologie relative aux missiles et examinerons la proposition concernant un système mondial de surveillance. Nous travaillerons en vue d'augmenter le niveau des contributions internationales au programme russe de destruction des armes chimiques. Nous nous engageons à collaborer avec d'autres pour conclure les négociations sur le Protocole de vérification, afin de renforcer la Convention sur les armes biologiques, le plus tôt possible en 2001.
  95. Le terrorisme

  96. Nous réitérons notre condamnation de toutes les formes de terrorisme indépendamment de leur motivation. Nous sommes déterminés à les combattre. Nous lançons un appel en vue d'un renforcement d'urgence de la coopération internationale, en particulier grâce à des échanges internationaux dans le domaine du renseignement antiterroriste, à l'amélioration des mesures contre le financement des activités terroristes et à une collaboration destinée à traduire les terroristes en justice. Nous nous réjouissons de l'adoption de la Convention pour la répression du financement du terrorisme et invitons instamment tous les États à adhérer aux douze conventions antiterroristes internationales, de façon à renforcer la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme.
  97. Nous sommes profondément préoccupés par l'augmentation du nombre d'actes terroristes commis, y compris les détournements d'avions et les prises d'otages. Nous exprimons notre inquiétude devant la poursuite des activités terroristes dans de nombreuses régions. Nous continuerons à aborder cette question dans nos contacts bilatéraux, suivrons soigneusement les développements et maintiendrons une étroite coopération entre nous.
  98. Soulignant à cet égard la préoccupation internationale face à la menace terroriste émanant des territoires afghans contrôlés par le Taliban, nous demandons une application complète de la résolution 1267 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
  99. Le prochain Sommet

  100. Nous avons accepté l'invitation du Premier ministre de l'Italie à nous réunir à Gênes l'année prochaine. Entre-temps, pour améliorer les communications, nous avons convenu d'établir entre nous un réseau de courrier électronique.

Source: Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada.

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