Les sommets du G7/G8
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Sommet Du G8 Okinawa, 21-23 juillet 2000

Les Sommets     English     Deutsche

Conclusions de la réunion des
ministres des Affaires étrangères du G8
à Miyazaki, le 13 juillet 2000

  1. Nous, ministres des Affaires étrangères du G8, nous sommes rencontrés les 12 et 13 juillet 2000. Nous avons discuté des différents défis auxquels nous sommes confrontés et avons tiré les conclusions suivantes.
  2. En cette ère de mondialisation rapide, nous croyons qu'un engagement durable envers la paix et les principes fondamentaux de la démocratie, la primauté du droit, les droits de la personne et une économie ouverte demeurent indispensables. Nous réaffirmons notre engagement envers la sécurité humaine grâce à la création d'un environnement où la dignité, le bien-être, la sécurité et les droits humains de tous les peuples sont garantis.
  3. Cet objectif nécessite une coopération accrue entre les États souverains, les organisations internationales et régionales et la société civile. Il est impératif que les Nations Unies continuent à jouer leur rôle essentiel dans le nouveau siècle. Nous saluons le leadership dont le secrétaire général des Nations Unies a fait preuve dans la préparation du Sommet du millénaire.

QUESTIONS MONDIALES

Prévention des conflits

  1. Au cours de notre réunion à Berlin, en décembre 1999, nous avions réaffirmé notre engagement à déployer un effort soutenu pour promouvoir une « culture de la prévention » partout dans la communauté mondiale et concevoir des initiatives de prévention des conflits. Nous soulignons l'importance d'une « approche d'ensemble » -- fondée d'une manière intégrée sur toute la gamme des politiques appliquées dans les domaines politique, économique, financier, environnemental, social, de la sécurité et du développement -- depuis la phase précédant le conflit, afin de prévenir les hostilités, jusqu'à la phase postérieure au conflit, pour l'empêcher de se reproduire. Nous continuerons par conséquent à surveiller attentivement les régions potentielles d'affrontement armé dans le monde. Nous insistons sur le rôle de premier plan que les Nations Unies jouent dans la prévention des conflits, mais reconnaissons que la principale responsabilité d'une telle prévention incombe aux protagonistes.

  2. Pour donner suite à la réunion de Berlin, nous approuvons les mesures suivantes, dont les détails figurent dans un document distinct rendu public aujourd'hui :

    • Affronter le trafic incontrôlé et illicite d'armes légères et de petit calibre ainsi que les effets déstabilisateurs de leur accumulation, en vue de limiter les moyens de recourir au conflit armé et de réaliser des résultats concrets à la Conférence des Nations Unies qui aura lieu en 2001.
    • Veiller à ce que les politiques de développement soient conçues pour contribuer à la suppression des causes potentielles de conflit armé.
    • Combattre le commerce illicite des diamants -- en particulier les pierres provenant des zones de conflit en Afrique -- qui finance la participation aux conflits armés.
    • Parer aux effets des conflits armés sur les enfants, y compris leur utilisation comme combattants.
    • Prendre conscience de l'importance de la police civile internationale comme élément critique de la prévention des conflits.

    Nous encourageons tous les intéressés à déployer d'autres efforts et nous engageons nous-mêmes à continuer à coopérer étroitement et à rechercher d'autres moyens efficaces de prévenir les conflits, notamment en appuyant le rôle des femmes, en luttant contre la cybercriminalité et en explicitant les principes de la responsabilité des entreprises dans la prévention des conflits.

Désarmement, non-prolifération et contrôle des armements

  1. Nous insistons sur la nécessité de maintenir et de renforcer davantage le régime international de non-prolifération. Nous demeurons attachés à l'application universelle et à la pleine mise en oeuvre du TNP, qui constitue la pierre angulaire de la non-prolifération nucléaire dans le monde et le fondement essentiel à la poursuite du désarmement nucléaire. Nous nous félicitons du succès de la Conférence 2000 d'examen du TNP et lançons un appel en vue d'une pleine application des conclusions auxquelles la Conférence a abouti. Nous sommes satisfaits de l'augmentation du nombre des États qui ont ratifié le CTBT et invitons tous les États qui ne l'ont pas encore fait à signer et à ratifier sans délai le Traité, et particulièrement ceux dont la ratification est nécessaire pour permettre son entrée en vigueur.

  2. Nous nous félicitons de l'intérêt porté par la communauté internationale à l'Initiative élargie de réduction des menaces et aux efforts semblables déployés par l'Union européenne et d'autres pour favoriser le contrôle des armements et la non-prolifération nucléaire. En particulier, nous nous engageons à coopérer afin d'établir les arrangements multilatéraux nécessaires à la mise en place d'un programme coordonné et intégré pour la gestion et l'élimination sûres du plutonium militaire dont on n'a plus besoin à des fins de défense, et invitons les autres États à se joindre à nous pour soutenir cet effort.

  3. Nous attendons avec impatience l'entrée en vigueur et l'application complète de START II et la conclusion de START III dans les plus brefs délais, tout en considérant que la préservation et le renforcement du Traité sur la limitation des systèmes antimissiles balistiques constituent la pierre angulaire de la stabilité stratégique et le fondement d'autres réductions des armes stratégiques offensives, conformément aux dispositions du Traité.

  4. Nous nous félicitons du document final de la Conférence d'examen du TNP, qui exhorte la Conférence sur le désarmement à convenir du lancement immédiat des négociations concernant le Traité sur l'interdiction de la production de matière fissile, en vue de les mener à terme en cinq ans. Nous nous engageons à travailler ensemble afin d'atteindre cet objectif. Nous déploierons tous les efforts possibles avec d'autres pour faire aboutir, aussitôt que possible en 2001, la négociation d'un Protocole pouvant renforcer efficacement la Convention sur les armes biologiques. Nous convenons de la nécessité pour la communauté internationale d'accroître le niveau de financement du programme russe de destruction des armes chimiques, conformément à l'appel lancé par la 5e Conférence des États parties à la Convention sur les armes chimiques

  5. Nous demeurons profondément préoccupés par la prolifération des missiles. Nous lançons donc un appel à la communauté internationale pour qu'elle continue à s'occuper de cette question sur une base multilatérale. Nous poursuivrons nos efforts pour affronter la question. L'adhésion au Régime de contrôle de la technologie relative aux missiles joue un rôle clé à cet égard.

  6. Nous demeurons également préoccupés par le fléau que constituent les mines antipersonnel, qui ont tué et estropié tant de civils innocents un peu partout dans le monde. Nous sommes déterminés à appuyer les efforts, y compris ceux qui sont déployés dans le cadre du Traité d'Ottawa, visant l'élimination totale de ces mines, et nous félicitons des progrès réalisés jusqu'ici dans les domaines des activités humanitaires de déminage et de destruction des stocks et de la mise au point de techniques de déminage. Nous continuerons à encourager ces activités.

Terrorisme

  1. Nous réaffirmons notre engagement à combattre le terrorisme sous toutes ses formes, indépendamment des motifs de ses auteurs. Nous engageons nos gouvernements et nos peuples à mener cette lutte. Tous les États, les groupes et les particuliers doivent reconnaître qu'en vertu de la résolution 1269 du Conseil de sécurité des Nations Unies, ni refuge ni appui ne doivent être accordés aux terroristes et aucun acte criminel ne doit être toléré. Nous nous félicitons du travail de nos experts et les encourageons à poursuivre les efforts pour améliorer la coopération pratique entre les États du G8 en matière de lutte antiterroriste. De plus, nous insistons sur le fait que la coopération internationale dans le domaine de la lutte antiterroriste demeure un facteur clé de l'action visant à vaincre le terrorisme international. Nous continuerons à collaborer étroitement à cette fin avec les pays d'optique commune. Nous invitons tous les gouvernements à se conformer strictement aux sanctions prévues dans la résolution 1267 du Conseil de sécurité et tous les États à oeuvrer en vue de fermer les camps terroristes contrôlés par le Taliban.

  2. Nous exhortons tous les États à adhérer aux douze conventions antiterroristes, et notamment la Convention sur la répression des attentats terroristes à l'explosif et la Convention sur la suppression des actes de financement du terrorisme, pour qu'elles puissent entrer en vigueur et être appliquées rapidement et efficacement. Nous avons engagé des discussions à cet effet. Nous condamnons catégoriquement toute forme de prise d'otages. Nous réitérons notre préoccupation au sujet de la sécurité aérienne et nous félicitons de l'initiative visant à tenir un atelier du G8 sur les détournements d'avions en octobre. Nous appuyons également l'initiative tendant à négocier une convention générale efficace contre le terrorisme.

Criminels de guerre

  1. Nous demeurons profondément préoccupés par les violations flagrantes du droit humanitaire international qui se produisent dans le monde. Mettre fin à l'impunité des criminels de guerre constitue une importante étape vers la paix et la réconciliation. Nous appuyons le travail des tribunaux pénaux internationaux existants, nous coopérons pleinement avec eux et attendons l'établissement d'une Cour pénale internationale efficace bénéficiant du plus vaste soutien international possible.

Réforme des Nations Unies

  1. En cette année du Sommet et de l'Assemblée du millénaire et compte tenu des défis auxquels l'Organisation est confrontée, nous réaffirmons notre engagement à réformer, renforcer et augmenter l'efficacité du système des Nations Unies, y compris le Conseil de sécurité, qui a la responsabilité première, en vertu de la Charte des Nations Unies, de maintenir la paix et la sécurité internationales. Nous encourageons les Nations Unies à renforcer le partenariat et la coordination entre les organisations compétentes et d'autres intervenants du domaine de l'aide humanitaire et de l'aide au développement. Nous confirmons également la nécessité pour les Nations Unies de s'appuyer sur une base financière solide, dans le cadre d'arrangements budgétaires efficaces et grâce à des contributions financières équitables des États membres. Nous lançons un appel à tous les membres des Nations Unies pour qu'ils contribuent de façon concrète à l'atteinte de ces objectifs.

Opérations de maintien de la paix des Nations Unies

  1. Nous réaffirmons notre appui aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, qui jouent un rôle capital et sans cesse plus important dans le maintien de la paix et de la stabilité dans le monde. Nous croyons que les événements récents ont mis en évidence la nécessité d'un examen complet des systèmes et capacités de maintien de la paix des Nations Unies, tendant à en augmenter l'efficacité. Nous nous félicitons du fait que le secrétaire général des Nations Unies ait commandé un rapport à ce sujet, et attendons avec intérêt les discussions concernant l'amélioration des pratiques de maintien de la paix des Nations Unies, qui se dérouleront sur la base du rapport. Nous croyons que ces discussions devraient commencer au Sommet du millénaire.

Démocratie

  1. Nous réaffirmons notre engagement envers la démocratie et soulignons l'interaction positive entre la démocratie et le respect des droits de la personne et des libertés fondamentales. Nous prenons également note des avantages réciproques, qui se renforcent mutuellement, du processus démocratique et du développement économique. Nous saluons à cet égard les importants échanges de vues qui ont eu lieu entre les pays ayant participé à la récente conférence de Varsovie. Nous reconnaissons également la précieuse contribution d'autres initiatives -- notamment celle des « démocraties nouvelles et rétablies », qui servira de thème à la conférence devant se tenir en décembre à Cotonou avec l'appui des Nations Unies -- qui renforcent les processus démocratiques et encouragent davantage de pays à emprunter cette voie.

Criminalité

  1. La criminalité internationale menace de plus en plus une vie pacifique ainsi que la stabilité sociale, économique et politique, à l'échelle tant nationale qu'internationale. Nous lançons donc un appel en vue de l'adoption, d'ici la fin de l'année courante, de la Convention des Nations Unies contre la criminalité organisée transnationale et des protocoles connexes. La corruption sape également les institutions démocratiques ainsi que la responsabilité, le développement économique et la coopération internationale. Nous invitons les États à ratifier et à mettre en oeuvre d'une manière efficace la Convention de l'OCDE sur la lutte contre la corruption.

Environnement

  1. La communauté internationale a réalisé des progrès considérables dans le domaine du développement durable depuis le Sommet de la terre qui s'est tenu en 1992 à Rio, mais il reste encore du travail à faire. Nos gouvernements continueront à collaborer avec toutes les régions et tous les intervenants pour préparer la rencontre organisée à l'occasion du 10e anniversaire de la Conférence de Rio. Nous continuerons à répondre au besoin de création de capacités pour aider les pays en développement à honorer les engagements pris dans le cadre des accords multilatéraux sur l'environnement.

  2. Nous nous félicitons de la parution du rapport sur la mise en oeuvre du programme d'action du G8 sur les forêts et ordonnons à nos experts de présenter un rapport d'avancement final en 2002. Nous saluons les résultats du Forum intergouvernemental sur les forêts (FIF), y compris la proposition relative à un nouvel accord international sur les forêts, et convenons de prendre des initiatives pour mettre en oeuvre les mesures envisagées sur lesquelles se sont entendus le FIF et le Groupe intergouvernemental sur les forêts. Nous espérons qu'il y aura encore plus de collaboration entre la FAO, l'OIBT et d'autres organisations internationales compétentes.

  3. Nous réaffirmons notre engagement envers une gestion durable des forêts, y compris la lutte contre leur exploitation illicite. Nous notons également l'importante contribution à cette fin du Programme pilote de 1990 pour la préservation des forêts humides du Brésil, du Réseau international des forêts modèles, de plusieurs processus en cours portant sur les critères et les indicateurs de gestion durable des forêts et des travaux de l'OIBT visant la protection des mangroves.

  4. Nous nous félicitons du travail du Forum mondial de l'eau. La coopération sur les questions relatives aux ressources en eau peut contribuer à l'atténuation des tensions régionales et à la prévention des conflits. Nous travaillerons également dans le cadre d'organisations et de tribunes internationales telles que le PNUE, le PNUD, l'UNESCO et la Banque mondiale pour régler les questions internationales reliées aux ressources en eau.

  5. Nous lançons un appel en vue de l'aboutissement, d'ici la fin de l'année courante, de la négociation d'un instrument obligatoire sur les polluants organiques persistants.

  6. Nous soulignons également l'importance du projet ARGO, qui renforcera la capacité de prédire le changement environnemental mondial grâce à des observations océanographiques précises. Nous insistons sur la nécessité d'un échange rapide et efficace de l'information pour atténuer les effets des catastrophes naturelles.

QUESTIONS RÉGIONALES

Asie de l'Est

  1. Différents facteurs déstabilisateurs demeurent en Asie de l'Est. Il est de la plus haute importance que toutes les questions en suspens soient réglées pacifiquement et sans recours ou menace de recours à la force. Nous soulignons l'importance de mesures de rétablissement de la confiance dans la région et invitons la communauté internationale à appuyer pleinement des efforts supplémentaires de promotion de la paix et de la stabilité dans toute la région.

  2. À cet égard, nous saluons chaleureusement le tout premier Sommet tenu en juin entre la République de Corée et la République démocratique populaire de Corée, et espérons une poursuite du dialogue et une réduction de la tension dans la région. Nous réitérons notre appui à la mise en oeuvre du cadre convenu, y compris la KEDO. Nous réaffirmons notre soutien de la politique d'engagement de la République de Corée. Nous nous félicitons des récentes mesures prises par la Corée du Nord en vue d'un dialogue avec la communauté internationale. Dans ce contexte, nous attendons une réponse constructive aux préoccupations internationales concernant la sécurité, la non-prolifération, les questions humanitaires et les droits de la personne.

  3. Nous saluons les développements démocratiques survenus en Indonésie et réaffirmons notre engagement à poursuivre notre appui aux efforts de réforme démocratique et économique du pays. Compte tenu de l'importance de l'intégrité territoriale de l'Indonésie, nous sommes déterminés à accorder notre plein appui aux efforts déployés par le pays en vue d'une stabilisation de la situation dans la province d'Aceh, aux Moluques ainsi que dans l'Irian Jaya et d'autres régions, et nous félicitons de la récente conclusion de l'entente conjointe sur une pause humanitaire pour l'Aceh.

  4. Nous rendons hommage aux Nations Unies et à d'autres intervenants pour l'aide qu'ils ont fournie en faveur de l'indépendance et de l'édification du Timor-Oriental. Nous réitérons notre ferme engagement à continuer à appuyer le peuple du Timor-Oriental dans ces efforts et invitons les autres pays de la région à se joindre à nous.

Asie du Sud

  1. Nous sommes profondément préoccupés par le niveau de tension qui règne entre l'Inde et le Pakistan. Nous exhortons les deux pays à s'abstenir de tout acte pouvant aggraver la situation et à reprendre le dialogue le plus tôt possible dans l'esprit de Lahore.

  2. Nous lançons en outre un appel à l'Inde et au Pakistan pour qu'ils se joignent aux efforts internationaux tendant à renforcer le régime de non-prolifération et de désarmement, notamment en continuant à honorer leur engagement unilatéral à ne pas reprendre les essais nucléaires. Nous exhortons les deux pays à signer et ratifier le CTBT et à prendre d'autres mesures visant à atteindre les objectifs de non-prolifération exposés par la communauté internationale dans la résolution 1172 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

  3. Nous nous inquiétons également de la poursuite du conflit au Sri Lanka. Nous appuyons les efforts tendant à favoriser un règlement pacifique.

Processus de paix du Moyen-Orient

  1. Il existe au Moyen-Orient une véritable occasion de parvenir à une paix globale fondée sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et sur les accords de Madrid et d'Oslo. Nous réaffirmons notre ferme appui aux efforts des parties qui cherchent à faire progresser le processus de paix en fonction de cet objectif. Nous réitérons l'importance que nous attachons à un engagement permanent envers le règlement pacifique des différends.

  2. Nous nous félicitons du récent retrait des forces israéliennes du Liban, conformément à la résolution 425 du Conseil de sécurité, retrait qu'a vérifié le secrétaire général et qu'a confirmé le Conseil de sécurité des Nations Unies. Il incombe au gouvernement du Liban de veiller au rétablissement effectif de son pouvoir de maintien de la paix et de la sécurité au Sud-Liban. Conscients du fait que l'atteinte de ces objectifs dépendra également de la capacité du gouvernement de répondre aux besoins d'infrastructure et de développement de la région, nous nous engageons à appuyer ses efforts à cette fin.

  3. Compte tenu du Sommet tripartite sur la paix entre Israël et les Palestiniens, nous exhortons les deux parties à accélérer les négociations afin d'aboutir à un accord final avant l'expiration du délai du 13 septembre fixé dans le Protocole de Charm el Cheikh. Nous invitons la communauté internationale à participer aux efforts tendant à aider les parties à mettre en oeuvre un tel accord, une fois qu'il aura été conclu.

  4. Nous soulignons l'importance de la reprise des activités des groupes de travail multilatéraux, conscients du fait que les progrès réalisés à ce niveau tendent à appuyer les efforts bilatéraux.

Iraq

  1. Nous invitons l'Iraq à se conformer pleinement aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Tout en insistant sur l'importance de la mise en oeuvre de tous les aspects de la résolution 1284 du Conseil, nous exhortons le gouvernement iraqien à coopérer à tous égards avec la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations Unies et l'Agence internationale de l'énergie atomique. Comme nous demeurons préoccupés par les conditions de vie du peuple iraqien, nous lançons un appel en vue d'un effort concerté tendant à améliorer la situation humanitaire en Iraq. Nous réaffirmons notre engagement envers l'intégrité territoriale de tous les États de la région et soulignons l'importance de la stabilité et de la sécurité régionales.

Iran

  1. Nous saluons les développements démocratiques survenus en Iran, et notamment les élections parlementaires de février et la convocation du Majlis en mai. Nous attendons de l'Iran qu'il renforce le respect de la liberté d'expression, de la primauté du droit et des droits de la personne, et qu'il garantisse à tous l'application de normes de droit universellement reconnues. Nous nous félicitons des efforts déployés par l'Iran pour établir des relations positives avec la communauté internationale, et espérons un dialogue plus étendu avec ce pays. Nous reconnaissons l'effort sérieux que font les autorités iraniennes pour combattre le trafic de la drogue aux frontières du pays, à un prix élevé sur le double plan humain et financier. Nous invitons l'Iran à prendre des mesures constructives en faveur du processus de paix au Moyen-Orient et de la dissuasion du terrorisme dans la région. Nous invitons également l'Iran à conclure avec l'AIEA un protocole prévoyant des garanties supplémentaires. Le G8 exhorte l'Iran à coopérer pleinement en ne produisant pas lui-même d'armes de destruction massive et de vecteurs et en prévenant la prolifération.

Afghanistan

  1. Nous nous félicitons des récentes propositions de réconciliation en Afghanistan. Nous exhortons toutes les parties concernées à faire plus d'efforts en vue d'une paix et d'une stabilité générales. Reconnaissant l'inquiétude croissante de la communauté internationale au sujet des violations des droits de la personne, du trafic de stupéfiants et du terrorisme émanant du territoire de l'Afghanistan, notamment des régions contrôlées par le Taliban, nous exhortons tous les États à appliquer pleinement la résolution 1267 du Conseil de sécurité des Nations Unies et à envisager d'autres mesures.

Balkans

  1. Nous demeurons déterminés à veiller à une mise en oeuvre complète de la résolution 1244 du Conseil de sécurité. Les élections municipales prévues au Kosovo pour l'automne prochain constitueront, si elles sont bien planifiées et sont couronnées de succès, une importante étape pour l'établissement d'une société démocratique multi-ethnique. Nous déploierons tous les efforts possibles pour encourager les communautés nationales du Kosovo, particulièrement les Serbes et les Gitans, à participer librement aux élections. Nous réaffirmons notre appui aux efforts de la MINUK et de la KFOR pour atteindre les objectifs fixés dans la résolution 1244 du Conseil de sécurité et exhortons toutes les parties à coopérer pleinement avec elles. Nous soulignons la nécessité de donner à la MINUK les ressources nécessaires pour s'acquitter de son mandat. Nous reconnaissons le rôle joué par l'UE et nous félicitons des contributions de l'OSCE, d'autres États et des ONG. Nous espérons que la Structure administrative provisoire conjointe fonctionnera efficacement avec la pleine participation de toutes les parties intéressées. Nous considérons qu'il est important que les représentants des Serbes du Kosovo recommencent à participer à ses activités. La stabilité, la paix et la prospérité du Kosovo dépendent du respect des droits de la personne, de la primauté du droit et de la démocratie. Nous lançons un appel à tous ceux qui assument des responsabilités politiques au Kosovo pour qu'ils veillent à ce que tous les Kosovars, indépendamment de leur origine ethnique, jouissent de la liberté, de la sécurité et de l'accès à l'aide internationale et aux services publics essentiels.

  2. Nous espérons qu'il sera possible à la RFY de parvenir à la démocratie, afin qu'elle puisse réintégrer la communauté internationale et jouer le rôle qui lui revient de droit en contribuant à la stabilité dans toute la région. Nous sommes très préoccupés par les motifs et les conséquences possibles de la révision de la Constitution de la RFY. Nous exhortons le gouvernement de Belgrade à s'abstenir de toute action pouvant contribuer à une autre escalade de la violence. Nous demandons également à l'opposition de participer au développement démocratique pacifique de la RFY. Nous nous opposons fermement aux récentes restrictions imposées sur la liberté de la presse en RFY. Nous nous félicitons de la consolidation constante de la démocratie au Monténégro, réitérons notre appui à ses autorités démocratiquement élues et les exhortons à continuer à faire preuve de retenue.

  3. Nous réitérons notre engagement envers une pleine mise en oeuvre des accords Dayton pour la paix en Bosnie et en Herzégovine et continuerons à encourager toutes les parties concernées du pays, qu'il s'agisse de citoyens ou de dirigeants, à assumer leurs responsabilités et à prendre l'initiative d'édifier l'avenir. Nous nous félicitons de la progression sensible de la Croatie vers la démocratie et la réforme et incitons les autorités croates à poursuivre leurs efforts. Nous encourageons l'Albanie à déployer d'autres efforts pour renforcer la démocratie et faire respecter la primauté du droit.

  4. La stabilité et le développement durable de l'Europe du Sud-Est dépendent des efforts déployés en faveur du renforcement de la coopération politique, économique, sociale et culturelle dans la région, efforts visant à favoriser l'harmonie entre les groupes ethniques en présence. Nous saluons chaleureusement les diverses initiatives et les progrès réalisés en vue d'atteindre cet objectif au cours de la dernière année, tant par les États individuels que par les organisations internationales et régionales, surtout dans le contexte du Pacte de stabilité, qui contribuera à une coopération régionale efficace. Nous espérons voir d'autres efforts de réforme économique dans la région et poursuivrons notre appui à cet égard.

Chypre

  1. Nous recommandons aux chefs d'État et de gouvernement de réitérer leur ferme appui aux efforts du secrétaire général tendant à parvenir à un règlement global à Chypre.

Afrique

  1. Reconnaissant que la stabilité politique est une condition préalable au développement, nous demeurons profondément préoccupés par les conflits armés qui se poursuivent en Afrique. Nous recommandons particulièrement la promotion d'une « culture de la prévention » en Afrique et nous efforcerons d'y contribuer. Nous rendons hommage aux initiatives prises par l'OUA, la CEDEAO, le SADC, l'Autorité intergouvernementale pour le développement, les pays africains voisins et d'autres intervenants, de concert avec les Nations Unies, pour prévenir les conflits et favoriser le règlement pacifique des différends, et particulièrement de la longue et destructive guerre civile au Soudan. Préoccupés par les crises qui secouent actuellement différents pays africains, nous demandons à toutes les parties concernées de se conformer pleinement aux accords de paix pertinents et aux résolutions des Nations Unies, surtout dans la région des Grands Lacs, en Angola et en Sierra Leone. Nous nous félicitons de la conclusion à Alger, le mois dernier, d'un accord mettant fin aux hostilités entre l'Éthiopie et l'Érythrée. Nous appuyons sa pleine mise en oeuvre et réaffirmons notre soutien entier à tous les efforts tendant à favoriser un accord de paix entre l'Éthiopie et l'Érythrée.

  2. Nous appuyons les efforts africains tendant à promouvoir la primauté du droit, la bonne gestion des affaires publiques et la démocratie. Nous nous engageons également à appuyer les efforts déployés par les Africains pour réduire la pauvreté par la croissance dans l'équité et pour participer comme partenaires à part entière à l'économie mondiale, grâce à la libéralisation et à la promotion du commerce et de l'investissement. Nous participerons aux efforts visant à combattre les maladies infectieuses et parasitaires, et particulièrement le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, et à faire face aux graves répercussions économiques et sociales de ces maladies. Nous nous félicitons de la preuve électorale d'une démocratie bien enracinée que le Sénégal vient de donner, ainsi que du retour à la démocratie de la Guinée-Bissau et du Niger, et invitons la communauté internationale à appuyer davantage les efforts de réforme au Nigéria. Nous lançons un appel en vue d'un règlement juste et rapide de la grave situation qui règne au Zimbabwe, fondé sur la primauté du droit, la démocratie et les droits de la personne. Nous souhaitons également un rétablissement rapide de la démocratie aux Comores et en Côte d'Ivoire. Nous reconnaissons la nécessité d'un appui international à la Corne de l'Afrique, dans sa lutte contre la sécheresse, et aux pays de l'Afrique équatoriale qui souffrent d'inondations.

Colombie

  1. Nous appuyons pleinement les programmes et les initiatives du gouvernement colombien tendant à jeter les fondations d'une paix durable et à mettre fin à la culture et au trafic de récoltes illicites dans le pays, en tenant compte des aspirations et des besoins des collectivités locales. Nous invitons toutes les parties à respecter les principes du droit humanitaire international et à négocier pour mettre un terme au conflit. Nous réaffirmons notre engagement à combattre le blanchiment de l'argent et le commerce illicite des armes et des produits chimiques précurseurs servant à la fabrication de drogues illicites, en vue d'éliminer les sources de financement des groupes armés clandestins dans le pays.

Pérou

  1. Nous encourageons le gouvernement du Pérou à coopérer avec l'OEA dans la mise en oeuvre de ses recommandations de réforme, notamment dans l'appareil judiciaire, le secteur de la sécurité, le processus électoral et la liberté de la presse.

DIALOGUE AVEC LES NON-ALIGNÉS, LE G77 ET LA THAÏLANDE

  1. Nous nous sommes entretenus avec les ministres des Affaires étrangères de la Troïka du Mouvement des pays non alignés (Afrique du Sud, Colombie et Bangladesh), le président du G77 (Nigéria) et le ministre des Affaires étrangères de la Thaïlande (qui préside la Xe CNUCED et l'ANASE) et avons discuté avec eux de diverses questions mondiales d'intérêt commun. Nous croyons utile de maintenir le partenariat à l'avenir.

Source: Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada.

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