G8 Information Centre, Online Lectures 2002

Revised Tuesday, 16-Dec-2003 12:34:01 EST English | Commentaires | Contactez-nous | Centre d'information sur le G8

23. L'évaluation de la contribution du sommet de Kananaskis au développement, Nicholas Bayne

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Bonjour, je m'appelle Nicholas Bayne. Je fais partie du Département des Relations Internationales au London School of Economics. Cette conférence, qui est numéro 23 dans la série, s'intitule " Le sommet de Kananaskis : Les problèmes du développement ".

Aujourd'hui je vous parle de la salle de conférence de la délégation canadienne au centre des médias à Calgary juste après la fin du sommet. L'élément principal de l'ordre du jour de sommet était l'Afrique donc cette analyse des résultats dans le domaine du développement va se concentrer sur la question africaine mais je vais aussi toucher sur les autres aspects du développement dans ce contexte.

Le résultat le plus important de ce sommet était le lancement du Plan d'action pour l'Afrique du G8 qui fait face au Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, le NEPAD, qui lie les deux plans ensemble très étroitement. Le NEPAD est le premier plan pour le développement de l'Afrique qui a été crée par les Africains eux-mêmes. Ce plan n'a pas été imposé ; les Africains l'ont crée et donc prennent la responsabilité pour ce plan et son mise en œuvre. Le NEPAD contient plusieurs projets spécifiques, économiques et politiques. Cependant, l'élément fondamental est l'engagement par les pays africains de respecter les normes de gouvernance politique, à savoir la démocratie améliorée, une meilleure observation des règles de la loi et le respect pour les droits humains. Les pays africains ont promis d'examiner comment ils observent ces normes les uns et les autres. Le comité exécutif a mis en place un processus de révision des pairs afin de réaliser cet objectif. Ainsi, ils espèrent que la création et l'observation de ces normes va créer une situation favorable pour l'investissement privé en Afrique.

Ayant mis sur pied le NEPAD, les pays africains ont fait appelle, à partir du sommet de Gènes l'année dernière, à l'aide du G8 pour arriver à leurs objectifs. Le Plan d'action pour l'Afrique, qui a été annoncé il y a quelques heures, est la réponse du G8 à l'appelle des africains. Dans ce Plan d'action le G8 souligne leur soutien du NEPAD mais ils insistent que ce soit les Africains qui restent responsables pour leur propre plan. Le G8 s'engage d'entrer dans un partenariat avec les pays africains qui se démontrent capables de respecter les normes créées par le NEPAD. Par conséquent, les pays africains dans ce groupe occuperont une position prioritaire pour recevoir de l'aide et autres moyens de soutien offerts par le G8.

Après ces idées générales, le G8 a mis sur la table un programme de soutien qui touche deux domaines politiques, c'est-à-dire la prévention des conflits et la gouvernance améliorée dans cinq domaines économiques : le commerce extérieur, le soulagement de la dette, l'éducation et la technologie nouvelle, la santé, l'agriculture et l'approvisionnement de l'eau.

Les questions de la prévention des conflits sont à l'écart du plan dans son ensemble mais là, l'intention est d'aider l'Afrique pendant les cinq prochaines années à développer la capacité de régler, eux-mêmes, leurs conflits civiles. Ce processus va commencer particulièrement avec des efforts au Congo, en Angola et au Soudan. Les autres éléments du Plan d'action pour l'Afrique, dans leur ensemble, ont été conçus avec l'objectif de soutenir les pays africains qui respectent les normes crées par le NEPAD. Afin d'appuyer cet effort, le G8 a consacré des financements. Déjà cette année, en mars, à la conférence de Monterrey tous les pays du G8 ont pris l'engagement d'augmenter le montant de l'assistance au développement par 12 milliards $US chaque année pour une période de cinq ans. Ici, au Sommet de Kananaskis, le G8 a déclaré que la moitié de cette aide additionnelle sera réservée aux pays africains qui suivent le programme du NEPAD. Cela est l'engagement collectif pris par le G8 mais il est plus difficile de comprendre comment cet engagement sera respecté par chaque membre du G8. Ainsi, chacun des pays du G8 a annoncé des engagements spécifiques. Par exemple, les Etats-Unis et le Royaume Unis l'ont fait avant l'arrivée des autres chefs de gouvernement à Kananaskis et aujourd'hui le Canada a lancé des nouvelles mesures mêmes après que le sommet était terminé.

Il faut aussi considérer comment les engagements pris par les pays de l'Afrique sont liés avec les engagements plus généraux pris dans le domaine du développement pour tous les pays en voie de développement. Les questions évoquées par les chefs de gouvernement sont dans le domaine du soulagement de la dette, de l'éducation primaire, de la santé et du développement durable. Pourtant, les résultats sont, en totale, un peu décevants. En ce qui concerne le soulagement de la dette il y a du progrès parce que les chefs de gouvernement du G8 se sont engagés de contribuer 1 milliard $US pour compléter le financement du soulagement de la dette. Par contre, malgré le fait qu'un excellent rapport qui préconise le financement de l'éducation primaire pour un groupe de pays dont les politiques domestiques méritent le soutien extérieur a été présenté au sommet, le G8 a pris un engagement très général sur l'augmentation de l'aide dans ce domaine. Ainsi, dans les domaines de la santé et la lutte contre les maladies infectieuses le G8 a effectivement répété ce qui a été annoncé l'année dernière avec la création du fond globale pour la lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose. Malheureusement les chefs du G8 n'étaient pas en mesure d'augmenter le financement de ce fond global bien que les ressources du fond soient déjà presque entièrement engagées.

Ensuite, le Plan d'action d'Afrique a été discuté à Kananaskis non seulement parmi les chefs de gouvernement du G8 mais aussi parmi les chefs de gouvernement des pays africains qui font partie du Comité exécutif du NEPAD, c'est-à-dire les présidents de l'Afrique du Sud, du Nigeria, du Sénégal et de l'Algérie. Ils ont entretenu leur discussion dans une façon qui est, effectivement, sans précédant à un sommet du G7/G8. A la fin, le président du Nigeria Olusegun Obasanjo a dit que le Plan d'action est un très bon commencement et qu'il espère que les résultats finals bénéficieront tous les Africains. D'ailleurs, le symbolisme de ces actions est très remarquable. Surtout l'idée que les Africains ont la capacité de créer une renaissance de leur continent par leurs propres efforts avec le soutien du G8 et d'autres pays occidentaux qui, quand même, laisseront aux africains la responsabilité pour le développement.

D'autre part, des parallèles avec les relations entre les Américains et les Européens dans le contexte du Plan Marshall à la fin de la deuxième guerre mondiale ont été évoqués. Le Plan Marshall a produit des effets très positifs et durables. Cependant, il existe toujours des incertitudes. Du côté des africains, le processus qu'ils ont déclenché par le NEPAD n'est pas bien compris par tous les Africains. Ils ont survécu avec difficulté la teste crée par la réélection du président Mugabi au Zimbabwe. Cet événement a été finalement condamné par les présidents Thebo Mbeki de l'Afrique du Sud et du Nigeria Olusegun Obasanjo mais les autres africains ont hésité de le condamner aussi. Ainsi, le NEPAD existe jusqu'à présent seulement à un niveau très élevé, c'est-à-dire le niveau de chef d'état et de gouvernement. Il est nécessaire que les bénéfices et les avantages du NEPAD soient connus au niveau des citoyens et des paysans dans les villages africains. Du côté du G8 il n'est pas certain qu'il sera en mesure d'engager les ressources suffisantes pour encourager les Africains de fournir l'effort nécessaire pour que leurs problèmes soient réglés.

Bien sûr, il était toujours certain que ce projet africain serait un projet de longue durée. Le président français Jacques Chirac, qui sera l'hôte du prochain sommet du G8 en juin 2003, a déjà dit qu'il va continuer de mettre le point sur l'Afrique. Le G8 a continué d'inclure le groupe africain dans ses discussions donc il est le moment propice pour ce processus qui va leur permettre, pendant l'année à venir, de régler certains des incertitudes de la part des africains et du G8. Sans doute nous pourrons témoigner un changement historique pour le continent africain - où les années de malheur que ce continent et ces habitants ont vécu pendant 40 ou 50 ans seront terminées. Ce progrès va produire des bénéfices économiques non seulement pour les Africains eux-mêmes mais pour le monde entier. Ainsi, le progrès va améliorer le climat politique puisque nous n'aurons plus la crainte que certains pays de l'Afrique deviennent les bases ou les sources des mouvements terroristes. Avec cette évolution pour l'Afrique que le G8 vient d'annoncer à Kananaskis, les chefs de gouvernement ont établi un lien très étroit entre les trois éléments de l'ordre du jour de ce sommet : l'Afrique, l'économie mondiale et le terrorisme.

Références

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Questions à débattre

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Documents supplémentaires suggérés

KIRTON, John, " Delivering Democratic Development for Africa ", Calgary Herald, 30 juin 2002 www.g8.utoronto.ca/g7/evaluations/2002kananaskis/assess_africa.html (juin 2002).

Exercice

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