[G7 Summit --
Versailles, June 4-6, 1982]


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[Introduction]

Nous sommes réunis, ici, nous qui représentons sept pays parmi les plus riches de la planète pour réfléchir ensemble pendant deux jours à la situation économique et politique du moment. Nous n'avons pas à décider entre nous de l'avenir du monde, pas plus que nous n'avons à défendre nos intérêts aux dépens de ceux des absents. Mais les moyens que nous détenons nous donnent, à nos yeux et aux yeux des autres, une responsabilité collective pour le présent et l'avenir. Il importe d'y réfléchir, afin de définir ensemble les grandes lignes d'une action qui devrait nous rassembler pour la défense des valeurs qui nous sont communes.

Examinons d'abord les faits.

Dans le monde en crise, nos sept pays ne sont pas épargnés et la tendance n'est pas à l'amélioration: depuis le sommet d'Ottawa, cinq millions d'hommes et de femmes ont perdu leur emploi, chez l'un et l'autre d'entre nous. La production, l'investissement et les échanges stagnent, le protectionnisme menace, les monnaies s'installent dans le désordre, les taux d'intérêt atteignent des niveaux empêchant toute croissance créatrice d'emploi. L'égoïsme devient la règle.

Dans les pays du Sud, les conditions de survie se sont aggravées: près de 30 millions d'êtres humains sont morts de faim.

Mais, si l'on veut bien regarder, le bilan de cette année n'est pas entièrement négatif et des signes plus encourageants existent: l'inflation se ralentit, la productivité augmente; dans certains pays, dont le mien, la croissance a repris et le chômage a cessé d'augmenter.

Voyons maintenant plus loin: l'avenir dépend de notre volonté politique. La crise peut être dépassée si nous croyons en notre propre devenir, si nous refusons la fatalité qui stérilise les innombrables talents et les capacités de création, si nous unissons nos efforts.

Mais l'ampleur de la transformation nécessaire doit aller bien audelà de ce que chacun peut pour lui-même.

La crise dépasse le cadre des Etats: c'est donc seulement ensemble que nous pouvons maitrîser la mutation dont je parle, ensemble, que nous pouvons préparer l'avenir.

Si nous étions dans un monde idéal, le système monétaire international serait stable, le protectionnisme serait banni, chaque nation commercerait avec les autres sur une base équilibrée, aucun monopole ne s'opposerait à l'émulation de la concurrence, les taux d'intérêt seraient bas, le Nord et le Sud uniraient leurs efforts pour l'épanouissement de leurs cultures et des libertés. Ainsi seraient remplies les conditions économiques adaptées au développement d'une alliance forte. Notre action commune serait aisée à définir.

Tel n'est pas le cas aujourd'hui. C'est pourquoi nous réfléchirons aux moyens d'organiser une croissance équilibrée, de réduire le chômage, d'enrayer les protectionnismes, de construire un système monétaire stable et de donner au Sud les moyens de son développement.

En attendant d'y parvenir, fautil se contenter d'un constat d'impuissance? Certainement pas. Ce serait une vue hâtive et fausse. Non seulement nous avons le devoir d'examiner ensemble, pour les résoudre, les problèmes posés par la crise et, pour cela de s'accorder sur sa nature et sur ses causes, mais encore il reste à explorer de vastes champs ouverts à nos efforts communs. Parmi eux, celui qu'offrent la science et la technologie, dont l'évolution rapide entraîne le bouleversement de nos sociétés et risque de se détourner contre l'homme luimême dont pourtant elles procèdent, si celui-ci ne s'en assure pas la maitrîse.

Certes à cette interrogation se consacrent déjà nombre d'entreprises privées et publiques et chacun de nos pays. La France y a sa part. Mais si nous percevons les enjeux de la révolution industrielle qui commence sommesnous sûrs d'avoir mis tous les atouts dans notre jeu? Il manque l'atout maître qui seul nous donnerait la cohérence et la solidarité de notre action. Je vous invite à y réfléchir.


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Revised: February 09, 2007.

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